Applications en chirurgie réparatrice et traumatologique
Les principales indications thérapeutiques de la sangsue médicinale en chirurgie réparatrice et reconstructive sont :
- le rétablissement de la circulation capillaire après chirurgie plastique et reconstructrice ce qui permet de faciliter la greffe d’organe (doigt, nez, …) ou de peau
Un peu d’histoire :
Alors que la sangsue fait un retour progressif chez les médecins et les pharmaciens, elle a, depuis une trentaine d’années, acquis sa place dans les services de chirurgie réparatrice et traumatologique. C’est donc plus de 100 ans après leur disparition de la panoplie thérapeutique que la chirurgie fait appel aux annélides pour éviter la congestion veineuse et lorsque des caillots sont susceptibles de se former dans des sites de ponction difficile.
Elles participent ainsi aux réimplantations d’organes, doigts, orteils, oreilles…, aux greffes de peau, à la résorption d’hématome ou encore en cas de congestion veineuse de diverses origines.
Dès le début du XIXème siècle, John Friedrich DIEFFENBACH (1792-1847) souvent appelé le « père de la chirurgie plastique » avait utilisé pour la première fois les sangsues avec succès pour la rhinoplastie et autres reconstructions.
Le renouveau de la sangsue en chirurgie date des années 60, quand les chirurgiens slovènes les utilisèrent dans la chirurgie tissulaire, suivis par les chirurgiens français.
En France, c’est le Professeur BAUDET, spécialiste de la chirurgie plastique au C.H.U. de Bordeaux, qui est le premier en 1972 à les utiliser pour la réimplantation des doigts. Cette technique est aujourd’hui utilisée dans de nombreux services en France et à travers le monde.
Avec le début de la microchirurgie, de nombreuses difficultés dues à un drainage veineux insuffisant sont apparues. En effet, s’il est relativement aisé pour un praticien de suturer une artère en microchirurgie, la reconstitution veineuse est plus difficile et plus aléatoire. Or la survie d’un tissu réimplanté (segment de doigt, greffe de lambeau cutané…) dépend de l’efficacité du retour veineux.
Mode d’action :
Par leur effet de succion, les sangsues stimulent l’irrigation des cellules menacées de nécrose en maintenant l’oxygénation du tissu.
Elles favorisent aussi la restauration de l’anastomose des capillaires.
Elles accélèrent le processus de décongestion des hématomes et le désengorgement des greffons.
En assurant le drainage et en remplaçant le retour veineux partiellement ou totalement, elles permettent qu’une néo-vascularisation veineuse se mette en place.
Les sangsues sont donc indiquées en chirurgie chaque fois qu’il y a une stase veineuse. Elles peuvent être appliquées d’emblée après une intervention microchirurgicale, lorsqu’on n’a pas pu trouver de veine à suturer.
Quelques exemples d’utilisation en chirurgie :
Télécharger Efficacité des sangsues en chirurgie 1 (pdf)
Télécharger Efficacité des sangsues en chirurgie 2 (pdf)