Historique

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Historique

La sangsue est utilisée depuis la plus haute Antiquité à des fins thérapeutiques. Au cours de l’histoire, la sangsue a connu en France des périodes de faveur, en particulier au XIXème siècle mais aussi des phases d’abandon voire de dénigrement. Depuis quelques années, la sangsue connaît un renouveau avec son utilisation en chirurgie plastique et traumatologique et un retour à son usage en médecine traditionnelle.

Antiquité / Moyen Âge

Les traces les plus anciennes d’utilisation de la sangsue semblent remonter à la plus Haute Antiquité, au moins à 1600-1300 avant J.C. En effet, dans un tombeau de Thèbes (Egypte) de XVIIIème dynastie, une fresque murale représentant une pose de sangsue a été mise en évidence.

L’usage des sangsues a également été décrit par des écrivains grecs et latins de l’Antiquité (PLAUTE, CICERON, HORACE) sous le nom de bdella, sanguisuga ou hirudo.
En Grèce, NICANDRE de Colophon (185-138 avant J.C) et à Rome, THEMISON de Laodicée (123-43 avant J.C) semblent avoir été les premiers à préconiser l’emploi des sangsues en thérapeutique. PLINE l’Ancien (23 à 79 après J.C.) conseillait déjà leur usage dans le traitement des phlébites et des hémorroïdes.

A la fin du Moyen Age, les médecins traitaient de nombreuses maladies par des applications de sangsues. Vers le milieu du XVIème siècle, Conrad GESSNER de Zurich a fait une description détaillée de la sangsue médicinale et prônait son utilisation. Mais dans le même temps, l’ensemble des facultés de médecine en Europe ignorait son usage. Au XVIIème siècle, la saignée était pratiquée avec des lancettes, l’intervention de la sangsue resta marginale. A cette époque, pourtant, Jérôme NEGRISOLI publia un ouvrage sur l’application des sangsues en gynécologie.

Du XVIIème au XIXème siècle

Au XVIIIème siècle, les sangsues ont été remises à l’honneur en particulier dans le traitement des phlébites et des hémorroïdes. A l’époque de la Révolution, faute de chirurgiens, elles étaient utilisées pour réaliser les saignées.

Au XIXème siècle, différentes monographies ont été publiées sur les sangsues. En 1809, VITET, auteur du Traité de la sangsue déclara : « les avantages de la sangsue sur l’homme sont si grands qu’il importe à tout médecin de les connaître ». La sangsue est de nouveau perçue comme un outil thérapeutique unique. L’influence de BROUSSAIS (1772-1838), chirurgien de l’armée napoléonienne a été décisive pour la sangsue et pour son commerce. La France devint à son époque la plus grande consommatrice de sangsues. Selon la devise de BROUSSAIS : « Toute maladie étant une hyperstimulation, une inflammation le plus souvent de l’estomac, il faut la combattre par des mesures anti-inflammatoires, c’est-à-dire, l’application de sangsues de préférence sur l’abdomen et par une diète stricte ». A partir de 1822, BROUSSAIS publia les annales de la médecine, mensuel édité pendant 12 ans et qui permit de répandre sa doctrine à toute l’Europe. La quantité d’annélides utilisée entre les années 1830 et 1840, aurait été d’environ 60 millions par an. Dans le même temps, la Russie consommait annuellement 30 millions de sangsues pour traiter des affections aussi diverses que la tuberculose, l’épilepsie ou les rhumatismes.

L’usage massif entraîna ainsi progressivement le dépeuplement des marais français. Dans un premier temps, la France dut recourir aux pays voisins, eux aussi rapidement épuisés, puis dut chercher le précieux ver en Hongrie, en Pologne, en Grèce ou encore en Turquie. Afin d’augmenter leurs profits, certaines entreprises commencèrent dès 1827 à exporter des sangsues provenant soit de l’importation soit de l’hirudiniculture. Favorisé par l’amélioration du transport, le commerce de la sangsue a pris, à cette époque, une dimension mondiale. Les exportations restèrent cependant très inférieures aux importations, elles se faisaient majoritairement vers l’Espagne, la Belgique, les DOM TOM, l’Angleterre, la Suisse, les Etats-Unis, le Brésil et la Confédération Germanique. Les Etats-Unis furent de gros clients pour l’Europe car ils ne parvenaient pas à produire les sangsues européennes et élevaient une espèce, Hirudo decora, qui ne procurait pas une incision suffisamment grande et profonde.

En 1835, l’Etat américain offrait même une prime de 500 dollars à quiconque réussirait à élever la sangsue européenne.
A la même époque, afin de maîtriser ce marché florissant, l’élevage avait débuté en Gironde, lieu prédestiné grâce à son terrain où abondent les sangsues. Les BECHADE, fermiers girondins, avaient résolu le problème majeur de l’élevage de sangsue : l’alimentation. En effet, ils s’étaient aperçus, par un heureux concours de circonstance, que les sangsues apparaissaient lorsque les chevaux malades étaient promenés dans les marais; de là l’idée de nourrir les annélides avec ces animaux. L’exploitation des BECHADE prit de l’extension et leur succès attira de nombreux imitateurs. L’hirudiniculture en Gironde en 1854 s’étendait sur 5000 hectares dont une grande partie était réservée au pacage des chevaux. Malheureusement, ce commerce lucratif a favorisé le développement de multiples fraudes, sangsues gorgées de sang pour accroître leur poids, vente de sangsues impropres à l’usage ou de qualité moindre.

Le Conseil d’Hygiène publique et de salubrité de la Gironde a eu la double préoccupation de ne pas compromettre la salubrité publique et de protéger une industrie pouvant rendre de nombreux services. Des problèmes sanitaires, liés à la remise en eaux de zones marécageuses et à l’exploitation de chevaux malades, sont apparus dans les zones d’élevage. Dans le même temps, l’utilisation abusive des sangsues provoquant des convalescences interminables, des hémorragies et des infections cutanées conduisit au discrédit de la doctrine de BROUSSAIS et par conséquent des sangsues elles-mêmes. Après les années 1850, l’élevage de la sangsue a été abandonné par le plus grand nombre ; la production dépassant largement la demande et la concurrence des pays tels que la Hongrie et la Turquie, les prix s’effondrèrent considérablement. Après la grande épidémie de choléra de 1832 et l’avènement de l’asepsie avec Pasteur, les médecins ont rejeté l’usage de la sangsue considérée alors comme vecteur de germes. La sangsue entama son déclin.

Par la suite, la pénurie du bétail et de la main d’œuvre pendant la Première Guerre mondiale renforça la chute de la production française et l’abandon de l’hirudiniculture. L’assèchement des marais et l’utilisation des pesticides et herbicides eurent raison de la survie des sangsues très sensibles à la qualité de l’eau.

Du XXème siècle à nos jours

En 1938, elles ont disparu du Codex français et par conséquent des officines en France mais également dans les pays voisins. Elles faisaient pourtant néanmoins encore partie de la pratique médicale; en 1949, un article les recommanda pour les congestions viscérales, les péricardites, les myélites, l’œdème laryngé, l’angine de poitrine, l’hémiplégie, les autres états congestifs et inflammatoires (céphalées, vertiges, otites, entorses et luxations, les contusions…

Les nouveaux concepts émergents de la médecine entachèrent leur réputation tant auprès des thérapeutes qu’auprès des patients et cet animal fut éliminé quasi-totalement de la thérapeutique avec l’apparition des nouvelles molécules de l’industrie pharmaceutique.
Pourtant, le dictionnaire des spécialités pharmaceutiques Vidal de 1960 mentionne encore en une pleine page les indications thérapeutiques des sangsues médicinales commercialisées par les établissements R.D.B situés à Audenge en Gironde.
La sécurité sociale cessa de rembourser leur utilisation en 1972.
Mais dans le même temps, la sangsue retrouvait les faveurs de la médecine, et plus précisément celles de la chirurgie. En effet, elle a été introduite dans les services de chirurgie plastique et traumatologique des hôpitaux et cliniques.

La sangsue est de nouveau au cœur de l’actualité car elle effectue un retour remarqué dans les cabinets des médecins généralistes pour le traitement de différentes affections : phlébites, arthrose, intoxications sanguines…. Le problème est que la sangsue a du mal à se faire une place dans le lobbying de l’industrie pharmaceutique et du médicament. A ce propos, en décembre 2004, un député lorrain J-L. MASSON interpelle le ministre de la santé sur le fait que les sangsues, préconisées depuis quelques années pour divers soins, ne sont plus remboursées. Le ministre répond que les sangsues étant des « êtres vivants », elles ne sauraient être considérées comme des « produits » et ne sont par conséquent pas remboursables, sauf à envisager le remboursement d’un acte thérapeutique lié à leur application.

L’industrie pharmaceutique et les laboratoires scientifiques se penchent depuis quelques années sur les formidables pouvoirs des sangsues. Compte tenu de ses qualités en médecine générale, de son rôle inégalable en chirurgie, des propriétés de sa salive et de son système nerveux, la sangsue est un animal bien précieux au milieu des techniques de pointe de la médecine moderne.

Aujourd’hui RICARIMPEX est la seule structure française à poursuivre cette longue tradition de l’hirudiniculture girondine.