Historique
L’usage médical de la sangsue a été développé dès le début du XIXème siècle à la suite des travaux du Docteur BROUSSAIS.
Lors des premières années d’utilisation des sangsues, la pêche répondant à la demande, les pêcheurs ne prélevaient que les animaux nécessaires et de taille standard.
Avec la hausse des prix, la pêche devint anarchique. On donna pour exemple de cette exploitation intensive : le plus grand étang de Capestang (Gironde) qui, au début, fournissait 15000 sangsues par jour, n’en produisait que 4000 par an, 15 ans plus
tard !
En 1839, face aux problèmes de production, la Société d’encouragement pour l’industrie s’occupa de développer les recherches à ce sujet et proposa :
- « un prix de 2500 francs pour celui qui trouverait le moyen de peupler de sangsues les marais et les étangs soit à eaux stagnantes, soit à eau courante,
- un prix de 1500 francs pour celui qui ferait connaître des moyens économiques de dégorger les sangsues ayant servi une fois,
- des médailles pour les personnes qui introduiraient et multiplieraient des variétés nouvelles de sangsues et pour celles qui feraient connaître quelles sont les sangsues les plus rustiques dans nos climats »
Une quarantaine de concurrents travailla sur ce sujet sans résoudre une seule des questions posées et la Société d’encouragement ne fut pas informée de la réussite de fermiers de Gironde, les BECHADE.
De fait, dès 1835, les BECHADE avaient résolu le problème majeur de l’hirudiniculture, l’alimentation des sangsues qui permet la conservation, la reproduction et la croissance rapide de ces vers. Ces fermiers s’étaient aperçus par un heureux concours de circonstances, que les sangsues apparaissaient lorsque les chevaux malades étaient promenés dans les marais, d’où, l’idée de nourrir les annélides avec ces animaux.
Dès 1845, Mr BECHADE avait lancé à Bordeaux une activité d’élevage (marais naturels de Blanquefort) et de vente de sangsues (137, rue Ste Catherine). De nombreuses autres sociétés de négoce de sangsues avaient été créées un demi-siècle plus tôt car cette activité était florissante. Contrairement à ses concurrents dont l’activité était essentiellement le négoce, M. BECHADE comprit très vite la nécessité d’un élevage et profita du bétail.
En 1864, il trouva en son gendre M. DEBEST, un successeur de qualité. La maison devint DEBEST-BECHADE.
En 1901, l’exploitation fut reprise par M. RICARD par succession de sa femme E BECHADE. La maison devint RICARD-DEBEST-BECHADE et les bassins d’élevage furent installés à AUDENGE. Les affaires étaient prospères, soutenues par le développement des transports qui permettait d’expédier toujours plus loin.
En 1907, l’exploitation est reprise par M. DESBARAX.
En 1945, son fils lui succède. La raison commerciale RICARD-DEBEST-BECHADE sera conservée jusqu’en 1960 date à laquelle elle devient RICARIMPEX (adresse télégraphique de l’époque).
Entre 1939 et 1975, un très grand nombre de négociants de sangsues cessèrent leur activité.
En 1975, les Professeurs BAUDET et MICHELET du CHU de Bordeaux relancent l’utilisation de la sangsue. Elle est depuis essentiellement utilisée vivante en chirurgie plastique et reconstructive pour les reprises de greffes et en traumatologie.
En 1993, RICARIMPEX est reprise par B. LATRILLE sous exploitation agricole individuelle. Depuis 1993, les ventes en pharmacies pour des particuliers ont presque disparu. Les hôpitaux et cliniques continuent l’utilisation régulière en microchirurgie. RICARIMPEX a considérablement développé ses ventes à l’export, notamment aux Etats Unis où son distributeur est passé de 25 000 unités par an en 92 à 82 000 unités actuellement. Les contacts avec les autres éleveurs de sangsue à travers le monde sont fréquents en particulier avec le Pays de Galles, l’Allemagne et la Russie.
En 2001, transformée en Société par Actions Simplifiée, RICARIMPEX met en place un laboratoire d’élevage pour intensifier et maîtriser sa production.
En 2002, RICARIMPEX obtient l’accréditation AFAQ pour la norme ISO 9001 version 2000.
En mai 2004 RICARIMPEX devient la première entreprise au monde à obtenir l’autorisation par la Food and Drug Administration d’exporter des sangsues sur le sol Nord-Américain en tant que dispositif médical.